Soixante automnes un éternel printemps !

21 septembre 2021

Couronne blanche marquant le temps

Sous les branches, mille brins flottants

Visage nuageux

Front ensoleillé, empêche la pluie de tomber !

Deux grands enfants

Sortent jouer sous l’arbre de vie

Je chante pour ne pas pleurer

Chants, fleurs, oiseaux et papillons

Se trompent de saisons.

Le printemps frappe à ma porte !

Monia Boulila

Le 21 septembre 2021

Le « Grand Jeu »

14 mai 2021

Un jour d’hiver

On souffla le cor du grand jeu

Et d’une feuille à  double lames

On charcuta la terre sainte

On défigura les cartes

On courba les contours…

Un puzzle aux infinis détours !


Prolonger le  »grand jeu » et maintenir « Balfour  »,

au risque de dénaturer tout

cartes, villes,

saisons, horizons

rêves, vies…

Que les oliviers perdent leurs feuilles

que toutes les vérités succombent

que l’histoire s’estompe

pourvu que  »Balfour »  tienne toujours !


Le grand jeu continue …

Gaza tuée mille fois

sous les pieds des géants

Comment fuir l’encre de « Balfour »

Et le monde un témoin

Sourd muet et aveugle… !?


Mort est celui

qui ose parler du  »retour »

Mort est celui

qui ose revendiquer le droit du retour

Mort est celui

qui chante la liberté


A l’aube de chaque matin

l’oiseau marin effleure de son duvet,

la crête de la vague

annonce la levé du jour

et d’un mouvement léger mais décidé

battant ses ailes

d’applaudir   »liberté »  …. « liberté »


Et le sourire d’un enfant tué

sur un balcon oublié

continue à voltiger

voltiger…


Et le ciel d’oiseaux et de cerfs-volants,

de célébrer la liberté


Gaza dessine son contour en bas du néant

et emplit le ciel de sourires d’enfants…


Monia Boulila

Poème publié  dans “Requiem pour Gaza” :  un recueil d’un collectif de 30 poètes de différentes origines qui ont décidé qu’il leur fallait dire avec leur instrument – les mots – l’insupportable injustice faite aux Palestiniens, à commencer par ceux vivant dans le ghetto de Gaza, et la cruauté qui leur est infligée.

27 mars 2020

Sur cet échiquier

Je ne connais

Ni ma couleur, ni ma case

Je ne connais ni les joueurs

Ni la compétition.

Je ne sais pas si je suis

Dame, folle, cavalière

Reine, ou pion

Tout ce que je sais

C’est que la main

Qui va me toucher me tuera !

Monia Boulila 22 mars 2020

Lave bien tes mains, laisse-tomber la mort !

27 mars 2020

Lave bien tes mains, fais tomber le fantôme

Lave bien tes mains, laisse-tomber la mort

Et vite écris ton testament

Écris ton épitaphe

Écris ton vœu…. Écris ….

Écris, … n’arrête pas d’écrire

Lave tes mains et prends ta plume

Écris même si ta plume ne suivra pas tes doigts

Écris même si les mots tomberont malades ou infirmes

Écris, les mots auront le temps de se ressaisir

Ils  garderont bien ton silence, ton cri

Ton gémissement, ton chant, tes pleurs,

Ton amour, ta prière, et ta folie

Écris, un jour toutes les histoires confinées germeront

Un jour toutes les larmes confinées seront pluie

Un jour toutes les âmes perdues seront des étoiles

Sous  le ciel noir chacun cherchera son amour !

Un jour on dira qu’au temps du Corona

Folie et  poésie ont sauvé des vies!

Lave bien tes mains, fais tomber le fantôme

Lave bien tes mains, laisse-tomber la mort

Vite écris….Et n’oublie pas d’ouvrir la fenêtre

Ma mère disait « Ouvre la fenêtre pour voir le visage de dieu » !

Monia Boulila 20 mars 2020

Danse !

29 décembre 2019

Hiver

Hiver, ôte ton burnous blanc,

je t’invite à danser !

Approche-toi,

de tes mains entoure ma taille

par les miennes j’entoure ton cou

Que nos pas nous emportent au gré du vent

Dansons

Par tes tonnerres, par mes vers

faisons valser l’univers.

Dansons…

Froid et vertu

Nuage  et folie

Pluie et espoir

Neige et amour

Multiplions les pas

Dansons toute la nuit

Tes mains de glace, autour de ma taille,  me coupent en deux

Mes mains autour de ton cou, amadouent tes vœux

Pourrais-je ainsi surmonter tes décombres

et attraper une joie en décembre !

Monia Boulila

Scène

16 septembre 2019

Scène

A deux doigts de la victoire

le ballon de l’espoir,

m’emmenant aux nuages

explose en plein vol.

Les débris d’une vie couvrent le visage

le cri reste suspendu

et la larme muette !

Dans un tourbillon de doute

je deviens neige

cendre deviennent mes os

le souffle s’étouffe

nue est la douleur

vides sont les mots

et profond  le néant.

Pour commencer une nouvelle vie

Faut-il encore inventer un oubli !

Une main

me prend par la taille,

sablier je deviens ;

tout passe à l’envers

et moi de méditer le défilé du temps !

il n’y a de la vie

qu’un épitaphe inédit

Il n’y a de vérité

que l’écho d’un cri

Il n’y a de concret que les débris

Sur  la scène ne reste

qu’un collier décousu

et l’écho d’un poème inédit !

Monia Boulila

Décembre 2011

Une étoile s’ajoute à ma fortune !

21 septembre 2018

Le temps dévale le mont de l’âge

emportant lumière et nuage

et l’étoile polaire

toujours  reine

à l’horizon

Haletante je cours

Je chéris mes amours

rassemble mes jours

et chaque automne

habitée d’une folie,

je souffle mes bougies.

Le temps dévale le mont du temps

Dans le miroir les rides

ne dévoilent aucun secret.

Du calme apparent

une folie apparaît

agite une vieille nuée

et la pluie de tomber.

Le temps dévale le mont du temps

emporte lumière et nuage

et l’étoile polaire

toujours reine à l’horizon

et  reviennent les saisons,

les amours, les rires, les images.

Mille et une histoires

Débordent les vers

Et moi, ni jeune ni vielle

mais toujours rebelle.

Le temps dévale le mont du temps

de ma paume, jaillissent  des papillons

aux couleurs de l’arc-en-ciel

Et de mon ciel chaque automne,

une étoile s’envole

et s’ajoute à ma fortune.

Monia Boulila

21 Septembre 2016

Quand la poésie est « sel de la vie »

7 décembre 2016

La poésie de Monia Boulila nous interpelle, et avec force, avec la charge de son contenu, la force de ses images poétiques, sa musicalité profonde et le choix de son lexique. Une poésie qui nous invite avec grâce et grand charme, pas seulement à la lire mais aussi à l’écouter, à l’entendre, à la voir et la toucher, et surtout à faire halte avec elle pour saisir chaque nuance, chaque silence, et chaque mot, qui est un événement en soi. Les mots chez Monia sont espace, temps, histoire et mouvement à l’infini.

Douze poèmes qu’elle nous sert. Déjà le nombre 12 ne nous laisse pas indifférents  et d’emblée nous sommes livrés à nos destinées croisées. Il trace un chemin codé  et  revêt une symbolique très forte ; il est gorgé de nuances qui voyagent dans le culturel et le cultuel, il nous renvoie vers des mythes et des légendes. 12 est un chiffre annonciateur, et révélateur de quelque chose de mystérieux. Il nous situe et nous localise dans le temps et avec le temps : douze heures, douze mois, douze étoiles… Mais aussi nous renvoie vers le mythique et le religieux où la symbolique est très présente (ils sont douze les apôtres dans l’Evangile son, Les fils de Jacob dans l’Ancien Testament sont douze, et ils sont douze imams qui succèdent au Prophète Mohammad dans le culte Chiite).

Avec ses douze poèmes,  Monia nous fait plonger directement en cet art qu’est LA POESIE. Une poésie qui fait l’éloge de la poésie.

Mon poème mon Ile de l’oubli sur ta rive calligraphiée

le silence est psaume printanier

Un faire artisan d’une parole, d’un ensemble mélodique, d’une palette de couleurs et d’un diaporama d’images : l’art de représenter le silence, celui des lieux visités, celui de la méditation.

Une poésie qui fouine dans  l’existentiel et le questionnement éternel sur  le sens de la vie. Une poésie qui crie le cri du  silence.

Sur l’océan doré

le silence bat le rythme de la lune

Les vagues renaissent cristallines

Miroirs aux souffles infinis

chaque instant, une vie.

chaque repli, un trésor

chaque pas, un voyage

chaque étoile le mirage.

Mais les silences de Monia portent, et donnent naissance au désir tantôt charnel et douloureux qui enfante souffrances et cauchemars, tantôt désir créateur de joie profonde. Le poème exprime alors ce désir et dit sans la nommer la passion avec ses propres mots. S’y mêlent  raison et déraison, éveils et rêves lumière et obscurité : la trame du tissé poétique est une terre de nostalgie.

Et la nuit devient lumière.

Non loin sur les rives marines

S’emportent les tambourins

Sur des draps de jasmin parfumés

La danse Zorba gémit.

Sentir ces poèmes et les approprier, suscite en nous une émotion exceptionnelle qui nous pousse par la force des choses à saisir et à capter cette lumière invisible qui nous donne la force et nous encourage à supporter ce qui est désolant et décevant dans ce monde.

La poétique chez Monia est éthérée, une  ombre d’été qui abrite la fraîcheur. Une ombre sur une rive où l’on attend… la naissance de la vie.

et moi, encore perdue parmi les flots,

Je tends la main vers un rivage.

En toi je suis née

J’émerge du labour blessé

J’enjambe l’ombre

Et accueille la lumière !

Douze poèmes : douze cris silencieux de l’âme quémandant l’oubli, non pour renoncer à la souffrance mais pour retrouver le fougueux élan d’un nouveau départ vers le bonheur. Douze poèmes vous plongent dans le néant, pour y découvrir, le long de votre traversée des mots, le sens intime du bonheur.

Solitude,

Délivre-moi du souvenir

des années passées
Secoue mes silences

Fais de moi un nouveau-né

ou une feuille que les vents emportent

vers les non-lieux

Des  poèmes océan ténébreux à l’horizon éclairé, des poèmes cascades, des poèmes déluge se déversant dans les fleuves irrigant les champs de mots de sens et de musicalité où nous sommes invités à  labourer à notre tour pour  y planter des roses qui ne se fanent jamais.

Je continue à croire

Que chaque nuage est une pluie

Que toute terre qui reçoit

Fait fleurir les bourgeons

Zineb Laouedj

Oser la vie

22 septembre 2016

Entre deux vies

je perds une folie,

je gagne un oubli,

et  dans la lourde insomnie

j’invente un rêve inédit.

Entre deux trépas

je perds un pas

je gagne un cri

et dans le vide en fracas

je danse  Zorba.

Entre deux vies

Une folie

Puis un oubli

et une lourde insomnie;

Et j’ose

j’ose le rêve

en ce jour, l’interdit.

Entre deux trépas

je cherche un refuge

comme une vilaine autruche.

Entre flux et reflux.

continue le voyage

vers un certain rivage

cherchant mon destin

Lançant défi sur défi

que la vie contredit.

Entre deux trépas

je manque un pas

Lançant défi sur défi

Je ne fais que multiplier mon trépas !

Entre deux vies

Je manque une joie.

Que  la roue continue à tourner

J’ai ma part  d’ombre  et d’écho

pour emporter le désir et la symphonie

dans un voyage infini

et sauver au moins une vie!

Monia Boulila

Sfax, le 08/06/2013

Presse

30 juin 2016

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http://ar.lemaghreb.tn/%D8%AB%D9%82%D8%A7%D9%81%D8%A9-%D9%88-%D9%81%D9%86%D9%88%D9%86/item/6133-%D8%A7%D8%A8%D9%86%D8%A9-%D8%B5%D9%81%D8%A7%D9%82%D8%B3-%D9%85%D9%86%D9%8A%D8%A9-%D8%A8%D9%88%D9%84%D9%8A%D9%84%D8%A9-%D8%AA%D8%AA%D8%AD%D8%B5%D9%84-%D8%B9%D9%84%D9%89-%D8%AC%D8%A7%D8%A6%D8%B2%D8%A9-%D8%B4%D8%A7%D8%B1%D9%84-%D9%83%D8%B1%D9%91%D8%A7%D8%B1-%D9%84%D8%B3%D9%86%D8%A9-2016-%D9%84%D8%A7-%D9%8A%D9%85%D9%83%D9%86-%D8%A7%D9%84%D9%81%D8%B5%D9%84-%D8%A8%D9%8A%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%A7%D8%B9%D8%B1-%D9%88%D8%A7%D9%86%D8%AA%D9%85%D8%A7%D8%A6%D9%87-%D9%84%D8%B9%D8%A7%D8%A6%D9%84%D8%A9-%D9%88%D9%88%D8%B7%D9%86