Un jour d’hiver
On souffla le cor du grand jeu
Et d’une feuille à double lames
On charcuta la terre sainte
On défigura les cartes
On courba les contours…
Un puzzle aux infinis détours !
Prolonger le »grand jeu » et maintenir « Balfour »,
au risque de dénaturer tout
cartes, villes,
saisons, horizons
rêves, vies…
Que les oliviers perdent leurs feuilles
que toutes les vérités succombent
que l’histoire s’estompe
pourvu que »Balfour » tienne toujours !
Le grand jeu continue …
Gaza tuée mille fois
sous les pieds des géants
Comment fuir l’encre de « Balfour »
Et le monde un témoin
Sourd muet et aveugle… !?
Mort est celui
qui ose parler du »retour »
Mort est celui
qui ose revendiquer le droit du retour
Mort est celui
qui chante la liberté
A l’aube de chaque matin
l’oiseau marin effleure de son duvet,
la crête de la vague
annonce la levé du jour
et d’un mouvement léger mais décidé
battant ses ailes
d’applaudir »liberté » …. « liberté »
Et le sourire d’un enfant tué
sur un balcon oublié
continue à voltiger
voltiger…
Et le ciel d’oiseaux et de cerfs-volants,
de célébrer la liberté
Gaza dessine son contour en bas du néant
et emplit le ciel de sourires d’enfants…
Monia Boulila
Poème publié dans “Requiem pour Gaza” : un recueil d’un collectif de 30 poètes de différentes origines qui ont décidé qu’il leur fallait dire avec leur instrument – les mots – l’insupportable injustice faite aux Palestiniens, à commencer par ceux vivant dans le ghetto de Gaza, et la cruauté qui leur est infligée.
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