Je suis trépassée !
Le poème ne me ressuscite pas !
Je suis morte au large du vent!
Avant l’arrivée de l’ange de la mort !
Chaque nuit, je renouvelle ma mort
Je congèle mon sang dans l’océan
J’enterre mon impotence au Sahara
Pour ne plus entendre les pleurs
Pour ne plus avoir peur
Pour ne plus voir cette terreur
J’ai accroché mille chansons au ciel pour la paix !
Ici sur la terre, mille mains s’étendent pour tuer
Mille hachoirs dans la poitrine des enfants
La terre saigne, pleure, et perd toute raison
Le peuple saigne, meurt et tend la main à l’horizon !
Le pays se réfugie sous une langue épuisée par les cris.
Je n’ai plus que la mort pour cacher mon visage et mon impuissance
Mon poème n’a plus que les tresses de la poésie pour celer l’amertume
Je suis trépassée
Le poème ne me ressuscite pas
Prenez les paroles
Accrochez les aux nuages
La pluie adoptera notre langage
Et dira au monde ses quatre vérités…
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